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Cher agriculteur,

Pendant que vous êtes au chaud, en train de boire votre thé, enfilant toutes les couches de vêtements possibles, rappelez-vous que votre culture – votre capital – est dehors, affrontant le froid et la pluie, luttant pour survivre. Il résiste, il vacille, puis il se relève… Mais il subit aussi un stress physiologique intense.

1️⃣ Comprenons d’abord ce qui se passe à l’intérieur des plantes sous un climat froid et humide :

Ces informations sont aussi utiles pour les ingénieurs agronomes afin de réfléchir à des solutions adaptées.

  • Ralentissement quasi total du mouvement du cytoplasme dans les cellules, notamment dans les poils absorbants, lorsque la température du sol descend en dessous de 10-12°C. Cela entraîne un retard de croissance sévère, en particulier pour le concombre et la tomate aux premiers stades de développement.
  • Plasmolyse « fausse » dans certaines cellules, due à une augmentation soudaine de la perméabilité des membranes et à la fuite des solutés. Cela impacte la qualité des cultures souterraines comme la pomme de terre et la betterave.
  • Carence nutritionnelle interne, causée par une augmentation de la respiration au détriment de la photosynthèse. La plante puise alors dans ses propres réserves, entraînant des carences en potassium, magnésium et calcium, visibles par le dessèchement des bords des feuilles, des taches foliaires et la pourriture apicale des fruits et tubercules.
  • Diminution du taux de photosynthèse, due aux dommages causés aux membranes des chloroplastes par le froid. Cela affecte particulièrement les cucurbitacées (concombre, melon, courgette) et les haricots.
  • Blocage du transport des nutriments et de l’eau, notamment chez la canne à sucre, les arbres fruitiers et l’olivier.
  • Déséquilibre de la respiration et accumulation de substances toxiques, comme l’acétaldéhyde et l’éthanol, qui accélèrent la maturation prématurée des plantes au détriment de leur développement.

2️⃣ Quelles interventions pour aider vos cultures à mieux résister ?

  • Pour les cultures semées actuellement à partir de graines sèches, il est recommandé de tremper les semences dans une solution de nitrate de potassium et de phosphate monopotassique (1,8% chacun) pour améliorer leur absorption dans des conditions froides. Cela est particulièrement efficace pour le blé, l’orge et les haricots.
  • Ajout de carbone actif au sol pour favoriser l’absorption des nutriments dans un sol froid.
  • Favoriser l’activité des enzymes comme la peroxydase, ralentir la dégradation de la chlorophylle et encourager sa régénération rapide.

📖 Pour approfondir le sujet, je vous recommande le livre : « La culture des plantes sous stress et ressources limitées » de Sayed Hamed El-Saidi (2005).


3️⃣ Recommandations urgentes en période de variations climatiques :

🟢 Pour les cultures souterraines (pomme de terre, betterave) :

  • Appliquer 2 à 3 litres d’acide phosphorique après la pluie, suivi d’un traitement foliaire au calcium sous forme d’oxyde (et non de nitrate de calcium).
  • Injecter 10 kg de sulfate de potassium par hectare pour améliorer la résistance.

🔹 Pomme de terre d’hiver (plantée en octobre-novembre) :

  • Surveiller l’apparition des pucerons, en particulier près des routes et des digues où ils commencent à proliférer.
  • Même si l’humidité favorise le mildiou, la hausse des températures diurnes empêchera la propagation de la maladie dans cette culture.

🔹 Betterave (semis d’août-septembre) :

  • Éviter l’excès d’eau autour des racines.
  • Limiter l’apport d’azote à 80 unités en 3 mois pour ne pas réduire la teneur en sucre.
  • Surveiller l’apparition de pucerons et de maladies comme la cercosporiose, qui peut se propager rapidement en raison des conditions climatiques récentes.

🟢 Pour les légumes d’hiver (tomate, poivron, cucurbitacées) :

  • Appliquer des traitements fongicides préventifs contre le mildiou, l’oïdium et la pourriture des fruits.
  • Surveiller les insectes nuisibles (pucerons, thrips, mineuse de la tomate, etc.) et intervenir dès que leur nombre atteint un seuil critique.
  • Renforcer les plantes avec des nutriments, acides aminés et stimulateurs de croissance pour accélérer la reprise après une période de stress.

📌 Conséquences attendues des pluies et de l’augmentation de l’humidité :

  • Betterave : risque accru de mouche de la betterave.
  • Cucurbitacées : prolifération rapide de la mouche des fruits (Dacus ciliatus).

Soyez attentifs et adaptez vos interventions en fonction des conditions climatiques ! 🌱💪

📖 Rédigé par : Smart Land