Skip to content Skip to footer

L’ami du fermier : Le soufre agricole


Le héros méconnu de l’agriculture, souvent sous-estimé, mais essentiel ! Ne l’ignorez pas lors de la préparation des sols pour la nouvelle saison de culture (pommes de terre, oignons, fèves, blé, légumes, etc.).

Résumé :

Bien que le soufre soit le deuxième élément nutritif le plus important après l’azote, de nombreux agriculteurs le négligent. Cependant, l’agriculture moderne le reconnaît désormais comme un nutriment essentiel, aussi crucial que l’azote.

Pour être assimilé par les plantes, le soufre doit être transformé en sulfate (sulfatation), un processus nécessitant son oxydation dans le sol avant le semis. Il joue un rôle clé en synergie avec l’azote dans la nutrition des plantes.

Le soufre est également un élément clé pour corriger les déséquilibres du pH alcalin, réduire la salinité sodique et neutraliser l’excès de calcaire. Son incorporation dans le sol améliore la disponibilité des nutriments.

🔹 Doses recommandées :

  • Légumineuses et cultures souterraines : 200 kg/ha
  • Céréales : 100 kg/ha
  • Légumes-fruits : 150 kg/ha
  • Plantes aromatiques et médicinales : 100 kg/ha
  • Arbres fruitiers : 500 g/arbre

Le soufre agricole est commercialisé sous plusieurs noms en Égypte, comme « Soufre de Kafr El Zayat » ou « Soufre de Suez », et parfois sous la marque « Soreil ». On le trouve sous différentes formes :

  1. Soufre en poudre (98%) : Mélangé au sol ou saupoudré sur les plantes.
  2. Soufre micronisé (80%) : Pulvérisé sur les plantes.
  3. Soufre liquide (38%) : Application foliaire en pulvérisation.

Pourquoi le soufre est-il si important ?

Autrefois sous-estimé, le soufre est désormais reconnu comme un élément fondamental, au même titre que l’azote. Il joue un rôle essentiel dans la croissance des plantes, la synthèse des protéines et la formation des acides aminés.

De nombreux chercheurs considèrent aujourd’hui que le soufre est le deuxième nutriment le plus important après l’azote, car il intervient dans les réactions biologiques essentielles.

🔹 Rôles du soufre :

  • Composant des protéines et acides aminés (cystéine, méthionine).
  • Influence la saveur et l’arôme de cultures comme l’oignon, l’ail et le chou.
  • Améliore l’absorption de l’azote et participe activement au métabolisme énergétique des plantes.
  • Joue un rôle clé dans la photosynthèse et la production de glucides.
  • Aide à la formation des nodules racinaires dans les légumineuses.
  • Participe aux mécanismes de défense des plantes, notamment contre les champignons.

Les risques liés au manque de soufre

Jusqu’aux années 1990, l’apport en soufre provenait en grande partie des émissions industrielles (SO₂). Cependant, avec la réduction de ces émissions et l’augmentation des rendements agricoles, les carences en soufre sont devenues plus fréquentes.

🔹 Facteurs favorisant la carence en soufre :

  • Sols sableux ou pauvres en matière organique.
  • Pluies abondantes en hiver (lessivage du soufre).
  • Printemps sec (ralentissement de la transformation des sulfates).
  • Températures basses (minéralisation lente du soufre).
  • Éloignement des zones industrielles (moins de dépôts atmosphériques).

🔹 Symptômes d’une carence en soufre :

  • Jaunissement des jeunes feuilles (similaire à une carence en azote).
  • Croissance ralentie et réduction du rendement.
  • Carence souvent difficile à diagnostiquer, car ses effets se manifestent tardivement.

Les sources de soufre pour les cultures

Le soufre est présent sous plusieurs formes dans le sol, mais seule la forme sulfate (SO₄²⁻) est directement assimilable par les racines. L’oxydation du soufre élémentaire est un processus long, nécessitant l’action des micro-organismes du sol.

🔹 Principales sources de soufre :

  1. Les engrais soufrés :
    • Sulfate d’ammonium
    • Sulfate de potassium
    • Superphosphate (contenant du sulfate de calcium)
    • Soufre agricole brut
  2. Le soufre atmosphérique :
    • Provient des émissions naturelles (éruptions volcaniques) et industrielles (combustion du charbon).
    • Se dépose dans le sol via les précipitations (pluies acides).
  3. Les produits soufrés appliqués sur les plantes :
    • Soufre micronisé : 1 kg/ha en pulvérisation.
    • Thiosulfate d’ammonium : 2 kg/ha en pulvérisation.
    • Polysulfure de calcium : 2 à 3 kg/ha en pulvérisation.

Le cycle du soufre dans la nature

Le soufre existe sous différentes formes dans l’environnement et suit un cycle similaire à celui de l’azote.

🔹 Les étapes clés :

  1. Soufre atmosphérique (SO₂) issu des industries et volcans.
  2. Dépôt dans le sol via la pluie sous forme de sulfates.
  3. Absorption par les plantes sous forme de SO₄²⁻.
  4. Retour au sol après la décomposition des résidus organiques.

💡 En résumé : L’utilisation du soufre dans les programmes de fertilisation est indispensable pour garantir une croissance optimale des cultures et améliorer la qualité des récoltes.
📖 Rédigé par : Smart Land